Le Kyudo
Voici quelques lignes pour vous faire partager ma découverte de la pratique du Kyudo (Voie de l'art traditionnel japonais de l'arc) lors du stage d'initiation organisé par la fédération française (FFKT) au centre zen de la Falaise verte du 6 au 12 Aout 2011.
Le but suprême du Kyudo comprend trois aspects fondementaux :
Shin - Vérité. La vérité se trouve au-delà de nous-mêmes.Nous devons être réceptifs à tout ce qui, dans une situation donnée, nous mène à la vérité. On peut trouver une réponse avec : Yumi no sae (la limpidité de l'arc), Tsurune (le son de la corde), et Tekishû (l'impact de la flèche atteignant la cible). Ce sont là des échos de la Vérité dans la réalité. C'est cette recherche que représente la voie du Kyudo (Michi), au cours de laquelle, à travers chaque tir, l'homme cherche à s'unir avec l'absolu.
Zen - Bonté. La bonté, dans le Kyudo, est envisagée comme une valeur morale. On acquiert, à travers la discipline de l'étiquette (Rei), une maîtrise de soi qui élimine les conflits. Cet état de dignité et de bienveillance éclairée caractérisait "l'honnête homme" (Kunshi), qui était l'idéal de la culture chinoise.
Cette manière de penser, qui trouve sa source dans le confusianisme, met l'accent sur l'importance de ne pas perdre la maîtrise de soi. On désigne cet état d'esprit sous le terme de Heijôshin, qui signifie l'esprit équanime, impliquant une relationharmonieuse et calme avec son environnement. Ce n'est donc pas un état extraordinaire, mais la tranquilité d'âme et la maîtrise de soi que l'on devrait avoir au quotidien.
Nous avons besoin, dans notre vie, d'un cadre moral à l'interieur duquel nous pouvons vivre dans la paix et la sérénité avec les autres. Des réactions négatives aux autres troublent la pratique. Il faut au contraire, cultiver la bonté (Zen) vis à vis des autres. Cela aura des répercussions sur la pratique et sur sa contribution positive à la société.
Bi - Beauté. Ce qui est beau comble les sens. Acceder à la beauté représente le but suprême de tous les arts. C'est l'aspect de la vérité s'exprimmant à travers la bonté. Dans le Kyudo, qui considère l'arc comme représentation de la beauté esthétique et spirituelle, ces qualité s'exprimment au moyen du tir de cérémonie (Sharei), cette appellation étant suggérée par la forme rigoureuse de ce tir dont la solennité se combine avec l'esprit du Shintaishûsen (harmonie dans tous les mouvements) dans lequel les mouvements, en harmonie avec un esprit présent et serein, travaillent conjointement en rythme pour éveiller notre sens du beau.
Je tiens à remercier ici Carole, Cédric, Christine et Térence les enseignants qui nous ont permis de venir à la cible en 6 jours ainsi que Taïkan Jyoji, maître zen du lieu, qui dans le partage de sa pratique de Zazen nous a permis de nous rapprocher un peu plus de nous-mêmes.